« Vous connaissez le paysage de la Riviera, n’est-ce pas? Il produit toujours une impression de beauté, mais un peu fade, comme une carte postale illustrée, il présente mollement à l’oeil ses couleurs toujours intenses, à la manière d’une belle, somnolente et paresseuse, qui laisse passer sur elle avec indifférence tous les regards, presque orientale dans son abandon éternellement prodigue.
Cependant parfois, très rarement, il y a des jours où cette beauté s’exalte, où elle s’impose, oú elle fait crier avec énergie ses couleurs vives, fanatiquement étincelante, où elle vous lance à la tête victorieusement la richesse bariolée de ses fleurs, où elle éclate et brûle de sensualité. »
Stefan Zweig, vingt-quatre heures de la vie d’une femme.