« Arriver avec des questions
Et repartir avec des désirs… »
Je partage ce propos entendu cette semaine dans un lieu d’où je sors en n’étant plus tout à fait la même.
Venir en formation avec des attentes en terme de savoirs.. imaginer que des réponses vont être apportées et ainsi boucher les trous d’où surgissent les questions. Et entendre alors que la réponse est le malheur de la question car elle l’épuise, la tarit, éteint la parole et le désir, et apporte une satisfaction éphémère. Sinon on ne se déplacerait pas aussitôt sur une autre question! La relance du désir nous rend créatifs, nous pouvons tisser des petits bouts de réponse ça et là, une fois que l’on sait qu’il ne peut y avoir que des petits bouts de réponse à nos questions. Ouf!
Combien me paraissent rares ces moments et lieux dans une vie où l’on peut faire l’expérience d’une parole vraie, celle qui surgit de nous dans un cadre donné où il n’y a pas d’autre enjeu que celui de parler en étant écouté par le silence des autres. Sans rien à prouver si ce n’est à soi même, peut-être. Rien à vendre ni à acheter. Rien à comparer. Rien à évaluer. Rien à décider si ce n’est de prendre la parole. Rien à montrer. Une parole de soi qui surgit et ne prévient jamais de là où elle va aller. Expérience de sujet parlant ou encore de corps parlant, Lacan disait parlêtre. Expérience de l’inconscient.
L’idée aussi d’une espèce qui pourrait tendre à disparaître si on n’y prend garde: le collectif. Dimension qui nous relie, nous soutient, nous régule, nous déplace, nous interroge, nous fait parler et nous écouter avec une certaine sécurité si la confiance peut s’y installer.
Allez une dernière idée en partage, qui consiste à ne pas oublier de s’ interroger sur pour qui on se prend! En effet on peut tendre à se prendre pour nos costumes.. fut-ce nos métiers, nos habits, nos situations sociales, nos biens…
Lacan disait que si un homme qui se prend pour un roi est fou, un roi qui se prend pour un roi est tout aussi fou!
Ça revient à se prendre pour une fonction. Quelle drôle d’idée quand on y pense!