A bien y regarder
le passé
comme les projets
ont peu de matérialité
au présent
où l’on demeure en équilibre fragile
sur un fil
seuls avec nos pas.
En ces instants conscients
de la précarité de nos destinées
osciller, s’arrimer
sur ce qui nous permet de traverser
nos vies.
En dessous, au dessus, sur les côtés
du vide.
En nous, les assises et contrariétés de notre passé
et les désirs et anxiétés pour l’après.
Autour, on s’attend à trouver famille, amants, amis
Il semble qu’on ne cesse de quérir le nid.
Et quand celui-ci résonne d’absence
il en faut des nourritures intérieures
pour entretenir le besoin de chaleur.
Un ami parlait hier du nid vide
à l’évocation du départ de ses enfants devenus grands
Les nôtres semblent partis avant d’être arrivés
Un nid peut s’épuiser.
Une personne m’a dit récemment qu’être orpheline
était une aventure bien difficile,
je le devine.
Tournant autour du vide que je ne cesse de tenter de combler
à l’heure apéritive.
Il est des partitions bien délicates
qu’il faut pourtant jouer
un pas après l’autre.