Les mots nomment le monde, diversement.
Si leur temps est passé, ils se reposent
Il ne faudrait pas croire qu’ils disparaissent
Les mots habitent nos entours.
C’est ainsi que le creux poplité s’est réveillé
à mon oreille qui l’a aussitôt aimé
Je suis étonnée qu’il ait été remplacé
par celui de fosse.
Vous en conviendrez, n’aurions-nous pas plus envie de murmurer au creux poplité qu’à sa fosse?
Il m’a fait voyager dans des contrées d’étoffes,
imaginer le lieu du corps où il se trouvait
et rappelé que le corps était tout autant poésie qu’anatomie.
D’aucuns le nomment aisselle du genou
soucieux j’imagine de clarté
il est vrai qu’ainsi on sait aussitôt où il est.
Mais le creux poplité tient à son intimité.