Rivée à mon smartphone
je ne peux m’en décoller
Défois qu’le coronavirus appelle
Sait-on jamais!
Conversation téléphonique avec une amie
depuis mon balcon
Elle me raconte qu’elle et son mari jardinent jardinent jardinent
Tant et si bien que leur jardin si clean n’a plus d’herbe
Ils attendent qu’elle repousse pour l’enlever!
Je reçois un appel de mon frère
Il parle à ses pommes de terre, prénomme sa plante verte d’intérieur et se fait un spectacle sans son mais lumière, avec son variateur de couleurs télécommandant le lustre du plafond!
Je suis toujours rivée à mon téléphone
Le corona n’a toujours pas appelé
Je vois monsieur mon mari s’activer
Il y a urgence à poncer, décaper, huiler
Le voilà affairé et masqué sur notre petit balcon devenu cave-grenier-cour-atelier
sur un air de terebentine.
C’est alors que j’aperçois dans l’immeuble en face
Au 7ème étage
une vieille dame à peine dissimulée par un bout de rideau voilage
A sa fenêtre
Jumelles en mains
En train de mater!
Vue! Madame!