Brin du jour

Brin de brun épris dans un train

Il prend le train,

Chaque soir et chaque matin.

Il est brun.

Il est grand.

Il est fringant.

Il est veste de costume

et pantalon un brin moins coutume.

Dés le quai il allume son P.C

Et prêt à dégainer, son téléphone allumé.

Ah j’oubliais, à la gare il arrive en scooter.

Il en repart aussi ainsi.

Un homme seul, sur son scooter, son quai, son siège et ailleurs? Je ne sais pas.

Ce que je sais, par contre, c’est qu’avant-hier il s’est passé quelque chose.

L’ homme du train, du soir, est arrivé guilleret, dans le wagon.

Sans p.c, ni agenda, ni téléphone.

Ses yeux brillaient de malice

J’ai pensé ébriété.

Déjeuner de rentrée bien arrosé ?

Son visage s’était comme allégé,

Mais plus encore il semblait émoustillé.

Quelle mouche l’avait piqué?

C’est alors qu’après avoir traversé le wagon pour rejoindre le suivant, je le vis d’un coup se retourner, s’arrêter et d’un regard tout entier embrasser celui d’une passagère qui montait l’escalier et qui le captivait.

Comme s’il avait pensé qu’elle le suivait puis senti quelle avait décidé l’escalier.

Comme s’il la connaissait.

Comme s’il était épris.

Il la rejoignit.

A l’arrivée du train, je les vis.

Lui, du pantalon chemise à moitié sortie, gambadait.

Côte à côte ils étaient.

Mais avec une distance de convenance ai-je pensé.

Quelques minutes après sur le chemin du retour de la gare,

je le vis tourner et retourner sa tête derrière lui,

comme s’il la cherchait

Mais elle n’y était plus.

Comme envolée

Et lui comme esseulé.

 

 

 

 

 

 

 

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