Je l’avais attendu
ce moment de nature
Ivre de me chausser pour partir
marcher
Ce jour était arrivé
hier
à Peypin d’Aigues.
Soudain entourée de genêts,
Ma main effleurant thym et romarin
Le mauve touchant des aphyllantes
bordées de feuilles à foison
Muguet ou ail des ours, hésitation.
J’avais rêvé des prés ensoleillés
Un drap jeté là pour rêver
M’allonger de liberté
Humer de vérité.
Les nuages étaient pourtant déjà là
J’avais voulu les ignorer
Mais ils n’avaient pas cédé
S’étaient avancés
non masqués
en rangs serrés.
La pluie est arrivée comme ça
Aussitôt dense
Elle a coiffé le Lubéron
Mon rêve a pris l’eau
Je n’avais pas pris de pépin
Il avait fallu décider
S’ enfoncer dans un bosquet
Les arbres nous abriteraient
Le sentier descendait
Un raidillon
Il nous ramènerait
L’eau ruisselait
Nous marchions à présent dans son lit
L’eau dévalait
Tout s’improvisait
Vite décidé d’escalader
Retrouver un sommet
Le sol glissait et s’effritait
Quand enfin un grand chemin est arrivé
Ainsi qu’un homme
marchant sous un parapluie.
Ah! Les hommes sous un parapluie…
Il y a de l’élégance sous un parapluie.