Aujourd’hui j’étais invitée à déjeuner chez une amie.
C’est agréable, je trouve, d’être invitée,
chez quelqu’un
qui aura préparé un met
pensé ce moment
où la table aura été dressée
et où on se sentira accueillie par un large sourire sur le pas de la porte qui invite à entrer dans ce moment.
J’étais pourtant en retard,
Je dirais d’une bonne demi-heure,
une grève des transports soudaine,
Il avait fallu choisir entre trottinette et vélo, trouver une station, créer un compte, choisir une formule et pédaler.
Puis Il avait fallu trouver une station où le déposer et s’assurer du double bip et du voyant vert.
Il avait ensuite fallu marcher 9 minutes puis chercher un fleuriste, pour une minute de plus.
J’avais une idée assez précise du bouquet, il y aurait des gerbera aussi roses que possible et du blanc comme neige mi gypsophile mi lisianthus.
Le fleuriste concrétisa mon idée, y ajoutant de la verdure, dit-il, pour 1,95 euros.
Il se trouve que c’était de l’eucalyptus, à petites feuilles.
Puis il déroula une grande feuille de plastique et sans que je n’ai eu le temps d’objecter, je suis un peu longue à la détente, il l’avait coupée et allait emmailloter le bouquet dans ce foutu plastique qui non seulement est moche, écrase parfois les fleurs et ensuite prend une place folle dans la poubelle sans recyclage possible. Tout pour plaire!
J’ai dis non merci, ça sera bien sans, je vais l’offrir maintenant.
Il a levé la tête, m’a sourit, est allé chercher une jolie ficelle couleur paille et s’est mis à me raconter comment il en était arrivé à décider de quitter la profession de fleuriste, alors qu’il fait cela depuis si longtemps: à cause du plastique dans le transport et le commerce des fleurs. A cause des plans d’eau qu’on assèche au Kenya pour faire pousser des roses à bas coût vendues ensuite en Europe à bas prix dans les superhypermarchés… Il m’a expliqué qu’il avait proposé à son patron de limiter les emballages en plastique autour des bouquets, le patron aurait refusé estimant que la clientèle voulait du plastique. Il a parlé des kilomètres de plastique ainsi gaspillés du matin au soir chez les fleuristes pour servir d’écrin vilain à des fleurs… c’est si absurde.
Cette conversation a évidemment aggravé mon retard, mais j’ai pu la raconter à mon amie qui semble elle aussi apprécier les fleurs sans plastique…
J ai longtemps délaissé les fleurs pour leur plastique. J y allais certes la fleur au fusil , mais l océan de mes tourments était pollué par le papier cadeau qui les entourait.
A la fleur de l age j ai changé d avis en pire:
Le plastic explosait mes sens , j oubliais le parfum et la beauté des fleurs.
Aujourd hui à la perspective de voir mon nom honoré d horribles fleurs en plastique pour me laisser de marbre…J ai découvert le pot aux roses , pour effeuiller ma vie.
Brillant! Tes commentaires sont de la littérature, tu le sais… et me font beaucoup rire!
J essaie d être à ta
Auteur !
J essaie d être à ta
Auteur !