Envie ce soir de glisser là quelques traits épars d’histoires sous le Confinement.
Il y a cette femme, éprise, dont soirées et nuits confinées font le lit de la naissance d’un amour au temps du Confinement. Elle a rencontré cet homme à distance à la veille du Confinement, une photo et quelques mots devinrent beaucoup de mots, d’émois, d’amour. Leurs voix téléphonées, puis leurs expressions vidéo-animées, invitèrent leurs corps à poursuivre la danse. Mais l’image ni la voix ne pouvaient rendre grâce aux parfums. L’homme eût alors l’idée de lui envoyer une lettre postale sur laquelle il avait pris soin de déposer son parfum. Elle le respirait et savait que tôt ou tard ils se rencontreraient. Le déconfinement les délivrera l’un à l’autre.
Il y a ce couple qui avait franchi le pas… de confiner ensemble pour la première fois, ils avaient emménagé dans ce 45 m2 quelques semaines avant le Confinement.
Allaient-ils apprendre davantage et plus rapidement de la vie conjugale que les couples de 20 ans d’âge? Ce que l’on sait c’est que de son côté il avait choisi ce moment pour se mettre à écrire vraiment c’est-à-dire souvent, peut-être quotidiennement. Il avait fallu improviser un bureau, il avait mobilisé la table à repasser qu’il avait intercalée entre l’armoire et son chevet. Elle, avait peut-être investi un autre chant, teintant délicatement dans leur appartement, où ils apprendraient la concordance de leur temps.
Il y avait cet homme qui, séparé, avait vendu sa maison qu’il s’apprêtait à quitter quand le Confinement avait sonné. Il avait pourtant fait ses cartons, épuré ses objets ne retenant que la première nécessité. Il avait ainsi aussi quitté son canapé. Il se trouvait là pensant politiquement un dénuement appelé de ses voeux pour grandir spirituellement et tenter de s’affranchir. Mais il rencontrait un dilemme: il hésitait à se défaire de son blender.
L’attachement a ses raisons…