Un matin, empruntant son itinéraire habituel,
à pied cette fois,
d’autres fois et le plus souvent c’était à vélo,
son regard s’arrêta sur un poteau devant lequel elle était passée mille fois.
Une inscription, nouvelle, l’interpella.
Il s’agissait de deux dates, à quelques mois d’intervalle, l’une semblant indiquer celle où ils s’étaient salués pour la première fois, l’autre celle où il était tombé amoureux d’elle.
Tout du moins ce fut la lecture qu’elle en eut.
Elle imaginait en effet que l’auteur était un homme,
d’âge mur,
signant là de sa plus belle écriture adolescente,
son sentiment né là,
pour une passante.
C’était adressé à une femme, imaginait-t-elle,
qui peut-être habitait dans le quartier?
Ils se seraient croisés quelque fois,
elle lui aurait sourit ici,
il lui aurait dit bonjour avec un large sourire.
Elle arriva devant la porte de son bureau, devant couper court à cette rêverie,
mais elle se promettait d’y repenser, car restait en suspens la question de savoir
Comment et quand se seraient-ils revus?
Leur histoire d’amour (elle supposait que cela en était une, sans nul doute à cet égard, elle l’imaginait partagée) était-elle restée dans cette rue?
…