Il s’appelle Christian et il lave, coupe, teinte et brush les cheveux.
Jusque là rien d’anormal.
Il est fort sympathique, bien qu’un peu énigmatique.
Le temps a passé, j’ai déménagé, son salon aussi, mais je ne puis me résoudre à en changer, je finis toujours par lui téléphoner et lui confier encore ma tête!
Il sait faire, que dire de plus?! Rien.
Il y a environ deux ans, au détour d’une coupe, il me confia qu’il venait de décider de rentrer dans une école de psychothérapie et psychanalyse!
C’est ainsi qu’à chacune de mes venues, il me parlait de ses cours, de ses devoirs et de ses questions face à la complexité du sujet humain.
Amusée je l’écoutais.
On parlait Freud, Winnicott, transfert et compagnie!
Aujourd’hui il m’a parlé de sa première patiente. Et je me suis aperçue qu’il s’était arrêté de me couper les cheveux, au beau milieu de la coupe, sans mot dire à cet égard et s’éloignant même sur son fauteuil roulant à mesure qu’il invoquait l’inconscient.
Il se retrouva au milieu du salon,
dans ses élucubrations.
Moi les cheveux mouillés qui dégoulinaient
Le mascara qui, de fait, coulait
La frange esseulée
Et le côté droit contrarié par sa dissymétrie avec le gauche!
Allait-il se reprendre?
…
Quand un coiffeur devient psychanalyste, peut-on encore lui confier sa tête?!!!
Ça m’a bien fait rire en ce début de week-end !