Scène de train, un matin. Un wagon, je m’assois, pose mon sac, dépose mon écharpe, prend le pouls de ce TER provincial matinal, coups d’œil alentours, quand mon regard s’arrête sur le sol, sous une banquette, à droite, devant moi, quelques rangées plus loin: un bout d’os à moelle git là, presque entre les deux mocassins de Monsieur élégamment apprêté pour sa journée.
Scène de boulevard, treizes heure et quart.
Une vitrine, ensoleillée, je suis dedans! Elle est devanture d’un salon de thé, bien dotée d’un tabouret perché et son mince comptoir, cerclée de lierre. Exposée ainsi au regard des passants, amusée et complice du mobilier, je savoure mon grand thé ensoleillé le nez dans ce roman de Katherine Pancol, Un homme à distance.
En levant les yeux, j’aperçois sur le boulevard devant moi, un tout petit chien courant à perdre haleine après son maître, au large sourire denté et s’arrêtant soudain, sourire éclaté, yeux plissés; c’est alors que le chien se mit à courir très vite, sur le boulevard, suivi par monsieur!
Je trimballe toujours les os de ma main droite avec moi.
Ils m aident le plus souvent à creuser le sol gelé de ma vie.Parfois en mouvement d auto stoppeur , ils lancent un os o s en morse comme il se doit.
Dans les moments difficiles , je les jette en l air pour dechiffrer l avenir..et tomber sur un os.