Scène d’un samedi matin pour le moins taquin.
Malgré une pluie soutenue qui n’invite pas à sortir son museau au-delà de l’ouverture des volets,
me voilà sortie pour faire quelques courses comme on dit – je n’avais jamais prêté attention à ce mot jusque là, une course, des courses, les miennes se font lentement.
Je m’arrête aux Halles, décidée que je suis à acheter du poisson pour Monsieur (en végétarienne que je suis qui ai la larme à l’oeil devant tout poisson mort dont je croise le regard!…). Devant l’étal je se-i-che ! Ils sont nombreux, beaux, gros et je n’en veux aucun, évidemment! La poissonnière est charmante, elle me propose son aide, je lui demande un tout petit poisson! Je détourne mon regard quand elle le prépare, c’est à dire quand elle lui ouvre le ventre et je crois bien que je croise mes doigts dans le dos!! C’est un loup, je pense aux vieux loups de mer et je me fais sourire, ça passera mieux.
Me voilà repartie quand je décide de m’arrêter chez le torréfacteur pour prendre un café au comptoir. Mais que faire du loup en papier emballé dans mes mains? J’ai refusé le sac plastique et je n’ai pas mon panier, trop envahi qu’il était par tous ces légumes que nous propose le printemps débutant.
Café commandé, loup en main, je le pose sur le zinc, on a l’air malins!
Un brin triste cette histoire de loup
Le loup a les crocs aiguisés comme la lame qui lui fend le coeur
Ce loup voit rouge
Alarme !
Ce loup a l’arme en son sein
Ton loup a larme à l’oeil sur le zinc
On est complètement zinzin
Et bien voilà un chouette brin de lui! J’adore. Merci Sébastien.
Malheureuse imprudente d un geste inopiné
Tremper le loup dans le petit noir
Le café devient amer
Le poisson boit la tasse
tu recraches le tout.
Mais laisser son arôme vous dresser les poils vierge des écailles d algues
Et laisser la vague d écume vous porter jusqu à la nuit pour hurler à la lune :
Loup es tu , loué sois tu.
👏👏👏👍